Somanaute
Cycle d’enseignements approfondis / d’apprentissage et d’exploration de la matière corporelle
Proposé par l’association le Souffle Co-créateur
Avec Sylvain Meret MA, RSMT, CMT
Le programme de formation est construit sur des fondements théoriques, philosophiques, et pratiques des arts somatiques. Le cursus s’articule autour de l’anatomie expérimentale des différents systèmes et matières corporelles, l’embryologie, les schémas de développement moteur, des sessions d’explorations guidées par des images, des suggestions verbales, le touché, les sons instrumentaux et vocalisés, des exercices individuels, à deux en en groupe, la mise en jeu des perceptions (interception, exteroception, proprioception, neuroception), des explorations en mouvement, les fondamentaux des dynamiques du mouvement, l’analyse et la différentiation des différents niveaux de mouvements (cellulaire, tissulaire, musculaire), l’appréhension du système vestibulaire et du rapport du corps avec la gravité, les qualités relationnelles et expressives du mouvement. Nous convoquerons l’univers perceptif de l’imaginal et des états neurophysiologiques favorisant la créativité et la richesse des représentations mentales afin de créer une structure consciente de notre soma et de ses inter-relations avec le vivant.
La formation s’inscrit dans le champs de pensée et d’action de la science cocréative prenant appui sur l’intelligence de la Nature, c’est à dire la force créative à l’œuvre dans l’écosystème de la planète terre. Celle-ci a par ailleurs construit nos corps d’humains à travers ses dimensions physiques, émotionnelles, mentales et énergétiques.Les pratiques somatiques sont par essence cocréatives, valorisant les principes de coopération et de collaboration entre le Soma et la Psyché a des fins d’intégrations des différents « reliefs » de l’expérience humaine et du maintien de l’homéostasie.
Modules
1 – Perception / Attention / Conscience
8 au 11 avril 2023 La Contie
Le monde du vivant et son évolution s’est construit à partir de la perception. Tous les organismes ont développés ces facultés pour survivre dans leurs environnement, pour se nourrir, se reproduire, communiquer ou se déplacer. C’est le premier lien et la première expérience nécessaire pour construire un milieu pouvant se développer. Tout dans la nature contient le principe de perception même si les systèmes physiologiques varient d’un organisme à un autre. Le système nerveux est le système le plus récent qui a donné naissance aux êtres conscients. Nous sommes en lien avec le vivant de façon consciente par notre capacité commune à percevoir. Nous explorerons somatiquement la phénoménologie de nos perceptions au niveau du système nerveux, du système électrique, de la cellule et des fluides; les notions d’intéroception, d’extéroception, de proprioception et de neuroception. Nous introduirons la pratique de l’attention ouverte issue du Continuum ainsi que les états de perception. Nous explorerons les capacités de l’imaginaire dans sa dimension extrasensorielle comme source de perception à travers des rituels chamaniques traditionnels.
2 – Le son dans les fluides
19 au 22 aout 2023 La Contie
La science et les mythes fondateurs rendent compte que la création du monde est étroitement liée à la manifestation vibratoire: le son primordial. La danse entre le métabolisme de la matière et les différentes énergies (lumière, électromagnétisme…) se révèle sur un spectre de fréquences, d’oscillations, d’ondes. Les molécules sont les premières compositions de la matière a être informées et à produire ces fréquences. Notre monde de matière oscille et vibre comme un orchestre jouant toutes les notes du vivant. Le Continuum explore la relation entre la vibration sonore et le système physiologique des fluides. L’eau qui compose près de 70% de notre matière corporelle est un élément particulièrement sensible aux fréquences et aux sons. Nous explorerons le potentiel de cette relation à travers l’apprentissage de sons et souffle vocalisés, et de sonorités ayant un impact notable sur nos systèmes nerveux et physiologiques. Le son en tant que médiateur et informateur somatique. Nous explorerons les systèmes anatomiques sous-jacents comme l’appareil respiratoire (nez, bouche, plèvre, poumons, diaphragme..), ainsi que les variations d’états neurologiques induits par le son, en particulier le liquide céphalorachidien.
5 – Cocréativité
24 au 28 avril 2024 à confirmer La Contie
Ce dernier module nous ouvre sur notre interaction avec le monde du vivant. L’information somatique véhicule du sens, des vérités différentes pour chacun mais partagées par l’ensemble du vivant. Un des ces aspect est notre responsabilité en tant qu’espèce agissant sur la plan planétaire et agissant au sein du collectif humain. Notre pouvoir créateur est prolifique, il est le catalyst de notre évolution mais son intégration au sein de la Nature est pauvre. Ce module nous place en toute conscience dans un rapport de co-créativité avec les intelligences de la nature pour inter-agir, être une synapse entre la matrice du collectif humain et la matrice universelle de la nature. La capacité à dialoguer, à avoir accès à une communication directe avec d’autres formes du vivant, de la biosphère mais aussi pour interagir, faciliter et accompagner des personnes ou des clients avec les outils somatiques appropriés. La fin de ce cycle nous donne les outils et l’experience nécessaire pour être centré dans une pratique somatique vivante et intégrée. Les participants sont invités à co-créer la suite de leur développement à l’issue de ce dernier module. Le modèle embryologique de l’ectoderm nous servira de dynamique pour comprendre les processus d’involution et d’évolution qui caractérise le jeu de la mise en forme vers la dissolution de la forme avant d’être ré-informé dans un mouvement de retour en soi et de reprendre une forme et ainsi de suite, comme le montre le motif universel de la respiration: j’inspire en prenant forme, j’expire en lâchant toute forme.
3 – Les matrices tissulaires et énergétiques
26 au 29 octobre 2023 La Contie
Ce module focalise sur l’étude approfondie des fascias, tissus conjonctifs et réseaux tissulaires qui forment la tenségrité corporelle. Cette structure globale donne une forme au corps et assure protection, différenciation et cohésion, elle soutient l’innervation des différents circuits et tissus (nerveux, sanguin, lymphatique, endocrine…). Ces différents systèmes s’imbriquent les uns sur les autres formant des matrices pour concilier efficacité, rapidité et cohérence. Différentes lignes d’informations fonctionnent en parallèle pour assurer l’homéostasie globale. Les médecines énergétiques traditionnelles ont répertorié différents circuits subtiles faisant le lien entre la matière et les énergies de vie. Nous explorerons ces matrices avec le Continuum, la perception subtile, le touché. Nous étudierons les tensions, déformations et points de compression dans les tissus par l’observation et le touché et apprendrons comment construire une séquence somatique pour adresser relâchement et résilience tissulaire. Nous étudierons aussi le développement du mésoderme embryologique qui soutient la tenségrité.
4 – Créativité
22 au 25 février 2024 à confirmer La Contie
Les intelligences de la Nature font oeuvre dans le domaine du vivant à travers une incroyable créativité dans l’invention de formes, de milieux et d’environnements. L’esprit humain est aussi profondément créateur de forme, de milieux et d’environnements. La créativité est une ressource fondamentale et universelle pour innover. Ce module focalise sur l’interaction ludique avec notre soma, nous explorerons les organes du métabolisme, ainsi que le développement de l’endoderme embryologique et sa rémanence dans notre corps actuel. Ce module encourage l’appropriation du soi somatique, la conscience du vivant au sein du vivant, créateur de ressources nouvelles et agent d’expression de notre essence profonde. Il s’agit de reconnaître ce qui nous nourrit, de faire l’expérience de la transformation, du métabolisme en créant un environnement nourricier, régénérateur et créatif.
Enseignants

Bio
Sylvain Méret a été formé à la danse contemporaine à P.A.R.T.S après des études aux Beaux-Arts. Son parcours éclectique est nourri des pratiques somatiques (Continuum, Feldenkrais, BMC®, Technique Alexander…), du Qi Gong (Maitre Li) et d’une quête profonde de la place du corps et du mouvement dans l’existence humaine et la créativité. Conscient de la dimension sacrée de notre existence et du mystère qui sous-tend les processus du vivant, son travaille se précise lors des rencontres décisives avec Emile Conrad, fondatrice du Continuum Movement, et Chief Dancing Thunder, chaman amérindiens transmettant le Chamanisme du paléolithique. C’est dans ce contexte qu’il explore la place du Soma en tant qu’expérience multidimensionnelle et transcendantale pouvant ouvrir une voie d’évolution, de transformation, de sagesse et de guérison. À la fois passionné par les neurosciences, les découvertes sur les états de conscience modifiés et les recherches sur le système nerveux et la traumatisation, il se forme à la danse thérapie (master à l’université de Rotterdam), à la psychothérapie corporelle « Moving Cycle » de C. Caldwell phd, aux thérapies corporelles des survivants de traumas « Body as a voice » avec Amber Gray phd; en explorant parallèlement les états de transe et de canalisation à travers le son, les protolanguages et la parole. C’est dans la science co-créative de M. Small Wright que ces expériences de réalité élargie trouvent un écho et une pertinence en faisant le lien entre la perspective humaine et les intelligences de la Nature. Il fonde l’association le Souffle cocréateur en 2019 pour transmettre et faire de la recherche somatique co-créative. L’association a pour but d’éveiller la conscience collective au potentiel somatique, clé d’une écologie de l’être en harmonie avec l’environnement planétaire.
Enrichi de plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la danse contemporaine, Sylvain continue d’explorer les mondes et les frontières où ce mêlent créativité, performances, processus somatiques et thérapeutiques, éducation et enseignements autour des arts du mouvement. Il oeuvre au sein du Collectif Tutti (Bordeaux) sur la création de spectacles pour jeunes publics, et des interventions de médiations pour tous & publics spécifiques. Il enseigne actuellement le Continuum en France et en Europe, et propose des séances individuelles. Sylvain est ambassadeur d’ISMETA, il fait parti du conseil d’administration de cette organisation internationale ayant pour vocation de professionnaliser les méthodes du mouvement somatique.

Intelligences de la Nature
La formation s’inscrit dans le champs de pensée et d’action de la science cocréative prenant appui sur l’intelligence de la Nature, c’est à dire la force créative à l’œuvre dans l’écosystème de la planète terre. Celle-ci a par ailleurs construit nos corps d’humains à travers ses dimensions physiques, émotionnelles, mentales et énergétiques.Les pratiques somatiques sont par essence cocréatives, valorisant les principes de coopération et de collaboration entre le Soma et la Psyché a des fins d’intégrations des différents « reliefs » de l’expérience humaine et du maintien de l’homéostasie.
Ce cycle d’apprentissage dynamique se distingue par une équation innovante d’interactions entre un enseignant (avec toutes ses expériences, son savoir innés et acquis), un groupe d’apprentis (avec leurs acquis et leurs potentiels) et les intelligences et consciences du vivant (avec lesquels nous n’inter-agissons pas généralement). Cette configuration triangulaire permet des changements de perspectives enrichissants, et offre des ouvertures de connaissances et de conscience jusque là absentes dans notre culture occidentale récente. C’est l’aspect co-créatif de la formation. Nous plongerons en profondeur dans cette dynamique innovante et créative car c’est dans cette relation directe avec la conscience universelle que naissent de nouvelles formes de connaissances et de pratiques.
Cocréativité
L’être humain est avant tout une force de création que l’on peut voir se déployer depuis le paléolithique jusqu’à nos jours à travers des civilisations diverses et variées. Cette force créative a été à certaines époques au service de notre implémentation sur terre pour créer un environnement signifiant, reflétant les valeurs de chaque culture.Depuis un peu plus de deux milles ans, la question du corps appartenant au domaine de la nature sauvage et de l’esprit animant ce corps de conscience, a mis en jeu des relations et des dynamiques parfois antinomiques qui ont abouties à la dissociation et la hiérarchisation de ces deux composantes fondamentales de l’existence humaine. Ce qui a attrait au corps étant relégué dans les domaines de l’impure, de la conditions animale, bref à l’étable tandis que la raison et la pensée consciente trônent en tant que valeur absolue. Par ailleurs, Notre monde actuel est toujours fondé sur cette relation. Cette hiérarchisation entre le corps et l’esprit a vu son apogée avec Descartes et son célèbre « je pense donc je suis ». Les neurosciences et en particulier le chercheur A. Damasio a rectifié ce statut hégémonique de la pensée en démontrant que la pensée et la conscience sont le résultat de l’évolution, qui en s’appuyant sur les différentes strates d’organisation des systèmes corporels, ont permis la formation d’un système nerveux pensant. La formule devient ainsi : « Je pense parce que j’ai un corps ». Le corps de l’époque industrielle est avant tout un objet, un sujet que l’on peut manipuler. Les enjeux actuels, ou peut être est ce une étape dans notre évolution exponentielle et globale, sont la prise de conscience que l’intellect humain se considérant au sommet de la pyramide du vivant, est arrivé au stade de pouvoir s’auto-détruire. En étant placé ainsi au sommet de sa propre pyramide, la force créative humaine est maintenant capable de s’anéantir elle-même, et de par ses logiques industrielles et économiques modernes est en train de compromettre sérieusement son écosystème et son avenir. Pourtant une émergence de la conscience collective semble prendre le contrepoint en inventant des relations plus horizontales avec le milieu environnant, prenant en compte les différences de perspectives, des manières plus durables d’interagir, incluant d’autres dimensions du vivant dans son cahier des charges. Le principe de co-création est en train de voir le jour, il apparait par exemple en agriculture, dans l’entreprenariat, dans l’écologie en proposant d’inclure la voix de chacun au service d’une cause ou d’un but commun. Le corps passe du statut d’objet à un partenaire que l’on se doit de comprendre, d’écouter, et de s’approprier. C’est une fusion de conscience entre deux forces créatrices fondamentales.